Les Hellboys feront un set court (cinquante minutes) mais ultra survolté, devant un parterre d’ados déchaînés. En intro, Manon Manoeuvre (avec un tee-shirt arborant le logo du groupe) monte sur scène pour
les présenter : « Et maintenant,
voici the fuckin’ Hellboys ! »
Ils ont l’attitude, le son, la patate, le look, les chansons : un peu tout le contraire des deux groupes qui ont joué avant eux, les Wankers et Lipstick Traces. Ces deux groupes font du rock normal classique banal.
Les Hellboys démarrent par “Mutant Love” puis jouent (dans le désordre) “Burn It Down”, “Charlie Sheen”, “La bête humaine”. C'est le seul groupe français qui chante en majorité en anglais (sauf sur deux titres) que j’aime !
Sur “Disconnected”, Katty Besnard (la chanteuse des Plastiscines) vient spontanément sur scène faire les chœurs auprès du guitariste Christophe Lagarde. Quand il la remarque, Nikola Acin a dit : « Je vous présente Katty, qui représente quatre Plastiscines ! Regardez comme elle est jolie. »
Le chanteur-guitariste Nikola Acin est un pur showman charismatique. Looké et coiffé comme Paul Simonon (The Clash) 1979-1982, il sait tenir une scène, chauffer le public et le rendre dinguo. Même si les autres membres du groupe sont eux aussi habillé comme lui en costume noir et chemise léopard, c’est lui qu’on regarde avant tout.
Ils terminent leur set par le tube “Besoin de rien”. À ce moment-là, quinze à vingt ados montent sur scène de façon super rapide et nerveuse, éléctrifiés par le morceau et l’ambiance. C’était un joyeux bordel !
L'album des Hellboys sera un disque important dans le rock français. Il n’y a pas beaucoup de groupes en France qui sonnent comme ça. On sent les influences assimilées et remaniées à leur propre sauce de Joe Strummer, Bruce Springsteen (dans l’écriture des textes), Clash, Brian Setzer, Mano Negra (sur le titre “King Of The Mambo”, avec aussi les Specials). Et puis bien sûr, il y a l’attitude et l’esprit inspirés des pionniers des fifties comme Eddie Cochran et Elvis Presley.
Dans certaines sonorités des solos du guitariste Christophe, on sent qu’il a été influencé par le hard rock des années 1980. Mais c’est juste une vingtaine de secondes sur les quarante minutes que durent le CD, donc c’est vraiment un détail.
Tout le disque est excellent, douze titres impecc’ dont la plupart sonnent comme des standards. Il y a un super instru latino qui fait penser à la bande originale de “Walker” et à l’instrumental “Hey Amigo” de Havana
3 A.M. (le groupe de Paul Simonon en 1991). Ainsi que des ballades dans l’esprit de Joe Strummer et de Bruce Springsteen : “Zero Hour”, “No Feelings”, “Gates Of Graceland”.