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HEARTBREAK HOTEL • THE HELLBOYS • NIKOLA ACIN |
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Site (non officiel) consacré à HEARTBREAK HOTEL et THE HELLBOYS (NIKOLA ACIN). |
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CHRIS ISAAK le 12 octobre 2012 au GRAND REX (Paris) : compte rendu.
CHRIS ISAAK était en concert
le jeudi 2 novembre 2017 à l'Olympia (Paris)
(tournée “FIRST COMES THE NIGHT”)
CHRIS ISAAK
(Concert “BEYOND THE SUN”)
vendredi 12 octobre 2012
au Grand Rex à Paris
(“chronicle”, “review”) :
« On est super contents que vous soyez venus voir de la musique en direct live, annonce Chris Isaak Le Magnifique après avoir interprété “Blue Hotel”, la troisième chanson du show, avec le même venin ensorcelant de l’original 1987. Ce soir, ça va être un sacré concert rock’n’roll ! Jouer de la ‘zique devant un public, c’est pas comme ces fichues émissions de téléréalité. Là, on vous voit en vrai et on vous balance un max’ d’énergie. » (1)
En pleine forme, la guitare en bandoulière et les costumes étincelants (il en arborera deux au cours de la soirée), Chris démarre sur les chapeaux de roue avec une interprétation aérienne de “American Boy”.
Celle-ci est meilleure que la version studio surproduite
par John Shanks sur “Always Got Tonight” (2002).
Un album quelque peu gavant en raison d’une réalisation qui ne convient guère au style isaakien (2).
Chris jouera ce soir deux autres titres de ce même CD :
le très mauvais “Notice The Ring” et le réussi “Worked It Out Wrong” (lire la fin de ce compte rendu).
Assister à un show de Chris Isaak, c’est tout un imaginaire qui se déclenche dans les yeux et le cerveau. Une ambiance orageuse, langoureuse, sensuelle et féérique. Avec une bonne dose de “Blue Velvet” Spirit.
Une quatrième dimension magnétique, intemporelle, romantique, énergique. Et électrique en diable ! Roy Orbison qui shake rattle’n’roll grave avec l’Elvis Presley fifties et Ricky Nelson. Comme lorsqu’on regarde les pochettes vinyles et l’intérieur des livret CDs (toujours très soignés) de Chris en écoutant en boucle lesdits dixes.
Un univers qui prend sa source dans les années 1950 aux États-Unis. Mais qui, surtout, n’est en rien rétrograde, caricatural ou bloqué dans cette décennie par ailleurs guère idyllique socialement (comme le rappellent régulièrement dans leurs interviews Isaak
ou Brian Setzer : la ségrégation, etc.).
Les dernières prestations parisiennes du Silvertone (le nom mi-officieux mi-officiel de son groupe depuis trois décennies) en chef, le 28 avril 2007 au Palais des Congrès et le 19 juin 2010 au Grand Rex (déjà), étaient de belles réussites. On pouvait néanmoins chipoter sur le fait
qu’il y ait deux ou trois ballades un peu trop lentes.
Cette fois, on échappe à ses fastidieuses ambiances
à la Chet Baker.
Eh oui, car sur les albums studio de Chris parus entre 1989 et 1996, il y a toujours au moins trois morceaux sidérants d’ennui et clairement marqués jazzy FIP (3).
Ce soir, comme il s’agit de la tournée “Beyond The Sun”, c’est le rock et roll, musicalement parlant, qui est mis
en avant quasiment tout au long du set.
Quand il chante ses ballades vénéneuses (“Wicked Game”) de toute son âme et de son mojo classieux, il est évident que notre crooner killer lippu mélancolique
et sympacool fait chavirer le palpitant sensible
des spectatrices.
Comme d’hab’, il fait l’entertainer d’Amérique en allant, à la fois à toute berzingue et tranquillos, le temps d’une chanson, d’un balcon à un autre. Micro à la main, en continuant à chanter, il salue les spectateurs, leur serre
la main.
Top bon esprit car cela permet aux personnes des deux balcons du Grand Rex de l'apercevoir de près quelques instants. Même si on voit parfaitement bien, total impecc’, la scène à quelque endroit où l’on se trouve.
Tout cela le temps d’une chanson, soit quatre à cinq minutes. En l’occurrence, ce soir, c’est sur “We’ve Got Tomorrow”, chanson extraite — tout comme “Best I Ever Had” et “Big Wide Wonderful World”, jouées aussi —
de son meilleur album, “Mr. Lucky” (4), paru en 2009.
Lors de son précédent concert au Grand Rex le 19 juin 2010, il avait joué de nombreux titres de “Mr. Lucky” et c’était un régal. Cette fois, c’est le nouvel album “Beyond The Sun” (2011) qui est largement mis en avant (5).
Les pop songs “Somebody’s Crying” (avec le toujours très attendu solo slimwhitmanesque de clavier de Scotty),
“San Francisco Days” et la rare “I’m Not Waiting” (cette dernière n’a pas été chantée au Palais des Congrès 2007
ni au Grand Rex 2010) sont un enchantement,
un pur régal.
Au dernier balcon, les chansons où l’on voit le plus
de lumières blanches en provenance de portables téléphoniques brandis par les spectateurs, ce sont “Wicked Game”, “Baby Did A Bad Bad Thing” puis “Blue Hotel”.
“Baby Did…”, tout en furie The Shadows (“Apache” époque) millimétrée, alternée avec une basse faisant penser à l'intro doum-daum-doum-daum gonzo de
“C’est lundi” de Jessé Garon. Le tout mêlé à de brèves décharges de guitares électriques foudroyantes.
Dans les premiers couplets de l’hypnotique “Dancin’”,
le son du clavier lors du refrain de la version studio
est remplacé par des sons de guitares. Puis peu à peu, toujours avec ces mêmes sons de six-cordes, Scotty glisse les fameuses notes qui font tout le charme de titre.
À chaque écoute, ce soir en live comme sur disque, on a en tête les entêtantes et fascinantes images, ambiance plateau tévé sixties de l’Amérique ou de l’Angleterre, du vidéoclip parfait tourné par Mary Lambert en 1984.
« On dit que la musique, les chansons, les disques qu’on écoute lorsqu’on est jeune, ça reste en nous et ça nous accompagne durant toute notre vie. Je suis dak’ avec ça. J’ai découvert le rock’n’roll avec Roy Orbison, Johnny Cash, Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, etc. Ces gars-là m’ont donné envie d’être sur scène.
Avec mon groupe, on a été en 2011 au Sun Studio, Memphis U.S.A., afin d’enregistrer quelques-uns de leurs classiques pour notre album “Beyond The Sun”. On va vous en jouer plusieurs, là, maintenant. »
Et donc, chose promise, chose due, énorme morceau du spectacle, franche réussite d’un bout à l’autre, Chris et son gang ultra soudé balance en rafale une impeccable série de standards.
Dans l’ordre, “Doin’ The Best I Can” (popularisé par un gars de Tupelo), “Ring Of Fire” (Johnny Cash), “Dixie Fried” (Carl Perkins), “Can’t Help Falling In Love”,
“It’s Now Or Never”, “She’s Not You” (Elvis), “That Lucky Old Sun” (Ray Charles), “Live It Up” (hey, une compo enragée perso 2011 de Chris aux côtés de ces classiques, tant qu’à faire il a bien raison), “Miss Pearl” (le dénommé Jimmy Wages), “Great Balls Of Fire”
(le dingo psychopathe Jerry Lee), “Oh, Pretty Woman” (Orbison Roy), “It’s A Big Wide Wonderfuld World”.
La perception de ces standards par Chris et son band, ce soir au Grand Rex comme lors de l'enregistrement au Sun Studio pour le revigorant double Compact Disc Laser “Beyond The Sun”, est à la hauteur des originaux.
Et même supérieures aux versions d’Elvis en ce qui concerne “Can’t Help Falling In Love With You” et “It’s Now Or Never” car moins varièt’ lisse, plus émouvantes, chaloupées et aérées. Un genre d’Éric Morena, Chris à ce moment-là, mais en 100 % real rock crédible.
Quant à “Oh, Pretty Woman”, Chris en propose une fulgurante relecture (la façon dont il miaule en trois secondes son « waaaaowww » avec sa voix grave). Et la musicalité de sa voix, la cathédrale sonore que son groupe joue à ce moment-là : c’est le top, live comme studio. À la fois fidèle au big O’ et en y apportant sa fraîcheur perso.
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Mister Isaak est accompagné par de très excellents musiciens qui le connaissent comme sa poche et avec qui la connivence est totale. Du coup, tout en étant pros, ils sont spontanément relaxs et heureux de jouer sur scène les uns aux côtés des autres. Et cela se sent.
Ainsi, l’ombre de Kenney Dale Johnson (batterie) est derrière celle de Chris à chacun de ses concerts (et sur disque) depuis 1984. Tout comme la présence à leurs côtés, depuis vingt-sept ans, de Rowland Salley (basse).
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Cela fait dix-huit ou dix-neuf ans que Hershel Yatovitz
a repris avec superbe et panache le flambeau des guitares étincelantes et uniques de James Calvin Wilsey (c’était un peu le Vincent Palmer de Chris Isaak de 1984 à 1993, quelque part, le James).
Petit nouveau depuis la tournée de 2010 (il était sur scène dans ce même Grand Rex lors du concert du 19 juin 2010), le percussionniste Rafael Padilla apporte ses bonnes vibrations latino-américaines professionnelles —
mais en aucun cas dénuées de feeling. Et, aux claviers
ainsi qu'à l'accordéon, Scotty Plunkett.
Bon titre studio de 2002, “Worked It Out Wrong” clôture en douceur et de manière idyllique ce concert de rêve. Cette ballade au refrain euphorique est jouée ici dans une toute nouvelle approche, façon Jordanaires (les choeurs, les costumes et la choré identiques de Rowland, Hershel et Kenney) meet Fats Domino (les sons de piano de Scotty). Un beau salut en douceur au public.
« Thank you, we love you Paris! » avant un rock des plus terribles copié sur du Little Richard fifties (“Travelin’ Band” de Creedence Clearwater Revival) balancé dans la sono tandis que les lumières se rallument.
François Guibert
(23 octobre 2012)
(1) : « We really appreciate you support live music! Tonight is gonna be a rock’n’roll show! To play in front of a live audience, it’s not like real TV: we can see you and we give energy. »
(2) : Produit donc par le mercenaire John Shanks, “Always Got Tonight” (2002) contient six bonnes
chansons : “Let Me Down Easy”, “Worked It Out Wrong”, “Counthouse”, “Life Will Go On”, “Somebody To Love” et le sympathique “One Day”. Les six autres étant moyennes voire très mauvaises, dont les fadaises “Cool Love” et “I See You Everywhere”.
Mais tous les morceaux sont tirés vers le bas par un son country rock pop 90s RTL2 à la Alanis Morissette, Sheryl Crow, etc. Très loin d’être transcendant, “Always Got Tonight” est le premier disque où Chris s’affranchit de son réalisateur fétiche, Erik Jacobsen.
Ce dernier avait pourtant auparavant fourni de l’excellent travail en tant que producteur artistique sur six ou sept albums de Chris.
(3) : comme lorsque Imelda May chante en concert
et sur disque “Too Sad Too Cry” et “All For You”
alors que par ailleurs, elle interprète le reste du temps
de supers rocks endiablés.
(4) : avec “Chris Isaak” (1987), “Baja Sessions” (1995)
et une dizaine de chansons de l’album “Forever Blue” (1996).
(5) : attention, concernant l’album “Beyond The Sun”, il faut impérativement et uniquement se procurer l’édition “Deluxe 2 CD Set”, parue de façon absurde en édition limitée justement. Et donc du coup, pas évidente à trouver plusieurs mois après sa sortie.
Or, la version CD standard contient quatorze (superbes) reprises. Et si l’on ne possède que ce CD édition standard, il manque les onze autres relectures de standards fifties, figurant sur le CD bonus (celui du “Deluxe”). Une absurdité marketing de la part de la maison de disques
de Chris Isaak.
Certes, cette initiative est un cadeau fait aux fans qui se précipitent dans les magasins pour se procurer chaque nouvel album du Chris dès sa sortie. Mais elle laisse sur
le carreau toutes les autres personnes, pas forcément au courant illico qu’un nouveau Chris Isaak est paru. (perso, édition “Deluxe 2 CD Set” achetée en import Fnac mi-octobre 2011).
— Set list du concert
du 12 octobre 2012
(de 21h à 22h35) :
• “American Boy”
• “Pretty Girls Don’t Cry”
• “Blue Hotel”
• “We’ve Got Tomorrow”
• “I Want Your Love”
• “San Francisco Days”
• “I’m Not Waiting”
• “Somebody’s Crying”
• “Wicked Game”
• “Best I Ever Had”
• “Dancin’”
• “Notice The Ring”
• “Baby Did A Bad Bad Thing”
• “Doin’ The Best I Can”
• “Ring Of Fire”
• “Dixie Fried”
• “Can’t Help Falling In Love”
• “It’s Now Or Never”
• “She’s Not You”
• “That Lucky Old Sun”
• “Live It Up”
• “Miss Pearl”
• “Great Balls Of Fire”
— Rappel :
• Court extrait de l’instrumental
“Super Magic 2000”
• “Oh, Pretty Woman”
• “Big Wide Wonderful World”
• “Worked It Out Wrong”
— Site officiel de CHRIS ISAAK :
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